IL ETAIT UNE FOIS SAILLY
Il semble que les environs de Sailly-lez-Lannoy étaient déjà peuplés dans les premiers siècles de notre ère.
D’abord composé d’une agglomération de huttes de paysans sur un plateau entouré de marais, notre village apparaît vraiment sur les cartes géographiques au début du 13ème siècle.
Principalement voué à l’agriculture, régulièrement envahi et pillé durant les guerres successives, Sailly-lez-Lannoy fut d’abord flamand, puis bourguignon, autrichien, et, depuis 2 siècles, français. Riche d’un patrimoine que vous pourrez découvrir au fur et à mesure de vos promenades, Sailly est un village blotti dans un écrin de verdure, à proximité des grosses agglomérations.
C’est un village animé par de multiples associations sportives et culturelles ouvertes à toutes les générations. C’est un village où les producteurs locaux proposent des produits naturels. C’est un village où il fait bon vivre au rythme des saisons.
Agnès-Marie LAUDE qui habitait la ferme de Meurchin
Autrice du livre sur notre village
UN PEU D’HISTOIRE DU PATRIMOINE DE NOTRE VILLAGE
Le village de Sailly dont le nom ancien vient du latin « salicetum », lieu planté de saules, est cité dès le XIIe siècle. Jusqu’en 1970, il n’a jamais eu plus de 500 à 800 habitants.
Les maisons de cette époque construites en bois et couvertes de chaume n’ont pas résisté aux nombreuses guerres et aux intempéries. Les bâtiments les plus anciens datent du XVIIIe siècle.
Observez les briques : si elles sont petites, irrégulières et assez plates, elles sont faites à la main et du XVIIIe siècle. Si elles sont plus épaisses et régulières, elles sont du XIXe siècle.
Dans les constructions anciennes, vous observerez des rangées de pierres blanches intercalées dans les briques : c’est ce qu’on appelle des « rouges barres ».
L’habitat ancien était très réduit : une salle dans laquelle on rentrait de plain-pied, une chambre ou deux. C’était tout. Pas d’eau sinon celle du puit, pas d’électricité avant 1906.
Disséminées aux quatre coins du village, toutes sur le même modèle, vous remarquerez ces fermes aux bâtiments en carré entourant une cour intérieure fermée. (Les fermes flamandes ont des espaces entre les bâtiments.) Elles datent toutes des années 1800 et suivantes.
A VOIR EN ARRIVANT DE HEM
Vous avez à droite un hameau appelé « Le Mesnil ». Très ancien fief. Le logis principal a été complètement reconstruit. Il a son histoire. Quelques maisons basses sans étage sont anciennes et ont leur charme. Plus à droite subsiste la ferme de la Motte (actuellement chenil). C’était une seigneurie avec la motte féodale dont il ne reste rien. Remontant par la rue principale, à gauche au milieu des champs reste d’emplacement du sanatorium où les tuberculeux venaient soigner leurs poumons au bon air de la plaine au siècle dernier. Aujourd’hui, gîte rural.
A l’entrée du chemin menant au sanatorium a été érigé, en 1939, un calvaire pour mettre le village sous la protection divine comme le faisaient autrefois nos ancêtres à la croisée des chemins.
Sur votre droite, au n° 5 de la rue des 3 frères Lefebvre existe encore le presbytère du XVIIIe siècle. Un peu plus loin, l’actuel date de 1897.
EN ARRIVANT DE WILLEMS
Sur votre gauche un peu en hauteur, restent quelques petites maisons basses qui ont leur charme. C’est l’ancien hameau de Rocmetz. Des fermes du XVIIIe et d’anciennes chaumières se succèdent rue verte prolongée et rue verte vers Meurchin.
Sur la gauche, autrefois, un moulin à huile dressait ses ailes vers de ciel et un estaminet accueillait les douaniers qui gardaient la frontière à cet endroit. Peut-être distinguerez-vous inscrit « A la descente du moulin ».
Sur la droite au milieu des champs existe encore la maison du garde-chasse très agrandie, habitée par des particuliers. A cet endroit se dressait un autre moulin, à grains.
La rue du trieu de Meurchin est bordée de maisons basses construites par les propriétaires d’usines textiles pour loger les ouvriers. Elles ont toutes été modernisées. Elles étaient très exigües : le n° 25 comportait 3 logements !
Vous arrivez à la ferme-brasserie de Meurchin, appelée autrefois Seigneurie d’Outre Wasme. Ce cours d’eau marquant la limite entre Toufflers et Sailly.
C’est un très ancien fief avec la motte féodale de l’an mille encore entourée d’eau. L’ensemble est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Elle fut reconstruite en 1723 après un incendie. Vous pouvez la visiter. Vous y serez volontiers reçus par la neuvième génération de la famille vivant en ces lieux depuis 1680. Son histoire vous y sera racontée.
Remontant le chemin de la ferme, sur votre gauche, la départementale a été redressée. Bien cachées tout le long du contournement, l’ancienne caserne des douanes rénovée en logements sociaux et quelques chaumières.
EN ARRIVANT A LANNOY
La première maison à droite l’ancien manoir des Sires de Montpinchon, devenue auberge à la révolution puis ferme. C’était au moyen-âge la propriété des Croisiers de Lannoy.
En face subsistent trois anciennes masures réunies en une seule et modernisées.
Plus loin, sur votre droite, une maison XVIIIe refaite mais le pignon en rouges barres a été heureusement conservé avec une jolie niche sculptée dont la statue a disparu.
RENTRONS DANS LA RUE DE LA MAIRIE
La plupart des maisons sont récentes ou du siècle dernier. Disséminées parmi elles, vous remarquerez quelques maisons basses anciennes et deux fermes désaffectées. La mairie actuelle bâtie en 1906 rassemblait autrefois la maison de l’institutrice, la mairie et trois salles de classe.
Au n°4, juste après une ancienne maison en décrochement sur la rue, existe la maison d’un tisserand à domicile. La façade a été cimentée… dommage ! A droite, la première maison avec une grille et celle du coiffeur ne faisait qu’une seule propriété. C’était, de 1856 à 1906, « la maison des sœurs » : l’école libre pour les filles.
C’est sur la place que vous pouvez imaginer l’ancien village. Au coin de la rue du bas chemin, la ferme restaurée était la maison communale avec une porte sur le pignon. C’est là qu’on se réunissait pour les évènements importants : réunion des baillis, puis du conseil municipal, mariages etc... C’était en même temps un estaminet.
En face se dresse fièrement l’ancienne auberge avec ses chambres à l’étage où se reposaient les voyageurs de passage après avoir confié à la ferme voisine (qui a disparu) équipages et montures. Deux maisons ont été démolies, malheureusement ! Reste un ancien estaminet « Au soleil couchant », bien modernisé lui aussi.
En face : le monument aux morts.
Jusqu’en 1954, date à laquelle il a été déplacé, le cimetière entourait l’église avec un mur d’enceinte. En 1985, lors de la modernisation de la Place, les habitants ayant leurs ancêtres inhumés à cet endroit ont tenu à le préserver absolument mais le mur a été supprimé.
L’église du XIVe siècle, saccagée par les casseurs de 1566, fut reconstruite en 1788 sur l’emplacement de la première.
Rentrant dans l’édifice, vous remarquerez les grandes « pierres bleues », restes de l’ancien pavement. Ce sont des pierres tombales : à gauche, deux sont sculptées : une jolie tête et des armoiries.
Ce sont celles de l’ancien seigneur de Meurchin et de son épouse. Elles sont classées monument historique. A la mort du dernier curé, le maire a voulu faire l’inventaire complet et restaurer tout l’intérieur avec l’aide du conservateur départemental : maître-autel et retable du XVIIe ; statues de la Vierge ; de l’ange gardien ; fonts baptismaux de 1535 ; chemin de croix… etc.
Ecole des garçons
Sur le côté droit a été construite une chapelle abritant le tombeau de l’abbé Delvallée, curé durant 50 ans à qui l’on doit tout l’embellissement de l’église. Son buste réalisé par le sculpteur Boulanger surmonte l’édifice. 1877.
Rue du bas chemin : Jouxtant l’auberge s’alignent quelques anciennes maisons basses. Une bâtisse plus récente, à étage : c’est l’ancienne mairie également école des garçons avec la classe unique. Il n’y avait pas d’école pour les filles jusqu’en 1856. En face, deux petites fermes anciennes et quelques maisons basses. La forge et l’atelier du charron ont malheureusement disparu.
Le Manoir de Neuville
Après le cimetière se dresse fièrement la plus ancienne bâtisse du village : le Manoir de Neuville, lieu de résidence de plusieurs familles seigneuriales. Les derniers furent les De Hennin, au début du XVIIIe siècle. Il possédait aussi la motte féodale mais a subi bien des transformations. Malheureusement, il ne se visite pas.
Le texte a été écrit par Madame Laude ancienne propriétaire de la Ferme de Meurchin, la plupart des photos a été récoltée par Francis Hebbinckuys.